Le Joint Research Centre (JRC) publie un guide de référence européen pour l’étude des origines de la pollution atmosphérique – édition 2014

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Le récent épisode national de pollution aux particules fines de début mars 2014 souligne l’importance pour le dispositif national de pouvoir disposer de méthodologies fiables pour l’identification et la quantification des principales sources de particules (PM). A l’initiative du Joint Research Centre (JRC), un groupe d’experts scientifiques européens, dont l’INERIS, travaille depuis 2012 à la rédaction d’un guide de référence pour l’utilisation d’outils statistiques permettant de déterminer l’origine des polluants atmosphériques grâce à la mesure de leur composition chimique. Ce document répertoriant les meilleures méthodes actuellement disponibles est conçu pour être utilisé, tant par des acteurs et décideurs de la surveillance de la qualité de l’air, que par la communauté scientifique internationale. Ce guide est aujourd’hui disponible sur le site web du JRC.

Une initiative du Joint Research Centre à laquelle participe activement la France

Jusqu’à récemment seules les particules issues des émissions naturelles ainsi que celles résultant du salage/sablage des routes étaient prises en compte par des guides méthodologiques référencées sur le site web de la Commission Européenne. Depuis 2012, à l’initiative de l’Institut pour l’Environnement et le Développement durable (IES, Joint Research Centre, Ispra, Italie), différentes actions sont menées au niveau européen afin de faire progresser la maîtrise des techniques de détermination des origines des particules (PM). Ce type d’étude requiert l’utilisation de méthodologies avancées, consistant soit en des outils mathématiques de simulation numérique basés sur la connaissance des inventaires d’émission, soit en des outils statistiques basés sur la mesure in-situ des propriétés physico-chimiques des polluants. C’est à ce dernier type d’outils que s’intéresse un récent guide européen de référence pour l’étude des origines de la pollution atmosphérique, rédigé par un groupe d’experts au sein duquel la France est représentée par l’INERIS. Ce guide européen de référence accorde une large place aux techniques de type Positive Matrix Factorization (PMF), méthodologie aujourd’hui la plus répandue au sein de la communauté scientifique internationale et mise en œuvre depuis 2011 par le dispositif national de surveillance dans le cadre du programme CARA (caractérisation chimique des particules).

Vers une caractérisation des sources en temps quasi-réel

Ce nouveau guide s’intéresse également au traitement des données obtenues à l’aide d’analyseurs automatiques de la composition chimique des PM, tels que les spectromètres de masse pour aérosols et les Aethalomètres multi-longueurs d’onde. Ces deux types d’analyseurs sont désormais en cours d’installation au sein du dispositif national en étroite collaboration entre le LCSQA et les AASQA, laissant présager, à moyen terme, la possibilité de documenter l’origine des épisodes de pollution particulaire en temps quasi-réel grâce à un nombre limité de stations, choisies pour leur représentativité spatiale.

Un besoin de connaissance croissant sur l’origine des particules (PM)

Les nouvelles préconisations de la Commission Européenne pour le rapportage des données renforcent l’obligation faite aux Etats Membres de renseigner l’origine des polluants atmosphériques lorsque ces derniers présentent des dépassements de valeurs limites. En parallèle, on assiste également à un besoin d’information croissant aussi bien de la part de la société civile que des pouvoirs publics sur cette problématique. Les particules fines sont concernées au premier chef par ce besoin de connaissance en raison du non-respect des valeurs limites fixées pour les PM10 en de nombreux points du territoire national. Or, de par la multitude de leur source d’émission et la complexité de leurs mécanismes de formation et de transformation dans l’atmosphère, il s’avère extrêmement délicat de déterminer leurs sources avec précision. En outre, il n’existe à ce jour aucune technique normalisée permettant de répondre à ces demandes. Cette lacune s’explique en partie par le manque de réglementation en matière de spéciation chimique des PM, aussi bien dans l’air ambiant qu’à l’émission, alors même que la connaissance de leur composition chimique constitue une condition sine qua non à la détermination de leurs sources.

Pour plus d'information : olivier.favez@ineris.fr

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