Le Joint Research Centre (JRC) publie un guide de référence européen pour l’étude des origines de la pollution atmosphérique – édition 2014
Une initiative du Joint Research Centre à laquelle participe activement la France
Jusqu’à récemment seules les particules issues des émissions naturelles ainsi que celles résultant du salage/sablage des routes étaient prises en compte par des guides méthodologiques référencées sur le site web de la Commission Européenne. Depuis 2012, à l’initiative de l’Institut pour l’Environnement et le Développement durable (IES, Joint Research Centre, Ispra, Italie), différentes actions sont menées au niveau européen afin de faire progresser la maîtrise des techniques de détermination des origines des particules (PM). Ce type d’étude requiert l’utilisation de méthodologies avancées, consistant soit en des outils mathématiques de simulation numérique basés sur la connaissance des inventaires d’émission, soit en des outils statistiques basés sur la mesure in-situ des propriétés physico-chimiques des polluants. C’est à ce dernier type d’outils que s’intéresse un récent guide européen de référence pour l’étude des origines de la pollution atmosphérique, rédigé par un groupe d’experts au sein duquel la France est représentée par l’INERIS. Ce guide européen de référence accorde une large place aux techniques de type Positive Matrix Factorization (PMF), méthodologie aujourd’hui la plus répandue au sein de la communauté scientifique internationale et mise en œuvre depuis 2011 par le dispositif national de surveillance dans le cadre du programme CARA (caractérisation chimique des particules).
Vers une caractérisation des sources en temps quasi-réel
Ce nouveau guide s’intéresse également au traitement des données obtenues à l’aide d’analyseurs automatiques de la composition chimique des PM, tels que les spectromètres de masse pour aérosols et les Aethalomètres multi-longueurs d’onde. Ces deux types d’analyseurs sont désormais en cours d’installation au sein du dispositif national en étroite collaboration entre le LCSQA et les AASQA, laissant présager, à moyen terme, la possibilité de documenter l’origine des épisodes de pollution particulaire en temps quasi-réel grâce à un nombre limité de stations, choisies pour leur représentativité spatiale.
Un besoin de connaissance croissant sur l’origine des particules (PM)
Les nouvelles préconisations de la Commission Européenne pour le rapportage des données renforcent l’obligation faite aux Etats Membres de renseigner l’origine des polluants atmosphériques lorsque ces derniers présentent des dépassements de valeurs limites. En parallèle, on assiste également à un besoin d’information croissant aussi bien de la part de la société civile que des pouvoirs publics sur cette problématique. Les particules fines sont concernées au premier chef par ce besoin de connaissance en raison du non-respect des valeurs limites fixées pour les PM10 en de nombreux points du territoire national. Or, de par la multitude de leur source d’émission et la complexité de leurs mécanismes de formation et de transformation dans l’atmosphère, il s’avère extrêmement délicat de déterminer leurs sources avec précision. En outre, il n’existe à ce jour aucune technique normalisée permettant de répondre à ces demandes. Cette lacune s’explique en partie par le manque de réglementation en matière de spéciation chimique des PM, aussi bien dans l’air ambiant qu’à l’émission, alors même que la connaissance de leur composition chimique constitue une condition sine qua non à la détermination de leurs sources.
Pour plus d'information : olivier.favez@ineris.fr
En savoir plus :
- Télécharger le guide européen sur les sources naturelles – édition 2011
- télécharger le guide européen sur les particules provenant du sablage / salage des routes – édition 2011
- Télécharger la note technique du LCSQA 2011 programme CARA (première utilisation de la PMF à Rouen au sein du dispositif national)
- Télécharger le rapport LCSQA 2012 « Synthèse des travaux du programme CARA 2012 (utilisation de la PMF à Lens, et annonce des études PMF à Lyon et Bordeaux)