Qualité de l’air : sévère épisode de pollution sur la France en décembre 2013

 

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Concentration moyenne de PM10 à plus de 50 µg.m-3
(carte Prev'air du 10/12/2013
)

Un épisode de pollution atmosphérique sévère, induisant des concentrations élevées en particules, a sévi pendant les deux premières semaines de décembre en France. Ces concentrations se sont maintenues à ces niveaux élevés sous l’effet de conditions météorologiques favorables à l’accumulation des polluants près du sol. De plus, la chute des températures, sans atteindre des valeurs extrêmement basses, a pu entrainer des émissions plus importantes de particules.

L’épisode s’est installé progressivement dès la fin du mois de novembre, fluctuant dans un premier temps au gré des conditions météorologiques pour atteindre dans un second temps, un développement d’ampleur nationale entre les 9 et 13 décembre 2013, avec des concentrations persistantes très élevées sur plusieurs régions.

 Un phénomène de pollution d’une intensité remarquable

Des conditions météorologiques anticycloniques se sont progressivement installées sur la France à la fin du mois de novembre 2013 et ont persisté pendant deux semaines. Durant cette période, les vents faibles n’ont pas permis de disperser efficacement les polluants émis par les activités humaines. Les polluants se sont donc accumulés à la surface et à proximité des sources d’émission (trafic routier, chauffage domestique, industrie, agriculture, etc…). Les températures ont également chuté durant cette période ce qui a pu entraîner une surconsommation de bois de chauffage conduisant à une augmentation des polluants émis, notamment les particules fines dans la basse troposphère.

Cet épisode a été d’une intensité remarquable avec des valeurs très élevées de concentrations de PM10 sur plusieurs jours et sur plusieurs régions. Cependant, sa persistance, bien que conséquente, a été moins importante que celle des épisodes de particules fines du premier trimestre 2013.

Evolution de l’épisode de pollution de fin novembre au 18 décembre 2013

Les 28 et 29 novembre, des concentrations élevées sur la région parisienne puis Rhône-Alpes ont été observées. Après deux jours d’accalmie, l’épisode a de nouveau sévi du 3 au 5 décembre affectant de nombreuses régions avec des concentrations PM10en moyenne journalière très souvent comprises entre 50 et 80 µg.m-3, et quelques dépassements du seuil d’alerte de 80  µg.m-3en Rhône-Alpes. La France a ensuite connu deux nouvelles journées avec des concentrations en baisse atteignant néanmoins des niveaux assez élevés sur plusieurs régions, suivies d’une nouvelle hausse des concentrations de PM10 généralisée sur l’ensemble du territoire national et persistant pendant 4-5 jours.

Ainsi, le 8 décembre, le sud-ouest affiche des niveaux élevés de concentrations de PM10, puis l’épisode va s’étendre le 9 décembre au bassin parisien, à la façade atlantique et à un large quart sud-est. Les concentrations vont se renforcer pour atteindre de plus en plus fréquemment des valeurs très élevées, occasionnant des dépassements du seuil d’alerte (de 80 µg.m-3), à nouveau en Rhône-Alpes. Lors des journées suivantes, plus d’un tiers des régions de la métropole va être affecté par des dépassements du seuil de de 80 µg.m-3, et l’ensemble des régions par des dépassements du seuil de 50 µg.m-3.

L’épisode de pollution a commencé à décliner à partir du 13 décembre et plus concrètement dès le lendemain sous l’effet d’un changement des conditions météorologiques devenues favorables à une dispersion plus efficace des polluants. Le caractère généralisé de l’épisode s’effaça progressivement, mais jusqu’au 18 décembre, des zones localement touchées par des niveaux élevés de PM10subsistèrent encore dans plusieurs régions.

Analyses et suites de l’épisode

La communication autour de l’épisode de pollution a été importante et les médias ont largement relayé l’information auprès du public. Des analyses sont en cours pour déterminer les sources prédominantes de pollution de cet épisode (les polluants à l’origine de la formation des particules sont émis principalement par les systèmes de chauffage et le trafic routier, les pratiques agricoles et l’industrie).

Enfin, le ministre a annoncé, lors du CIQA du 18 décembre dernier, sa volonté d’étendre la circulation alternée aux épisodes liés aux particules (à ce jour, la réglementation prévoit l’application de cette mesure qu’en cas d’épisode de pollution à l’ozone).

Pour plus d’information : frederik.meleux@ineris.fr

Retrouvez les prévisions de la qualité de l’air en France sur www.Prevair.org