Caractérisation chimique des particules : Veille sur les études de caractérisation des PM
La pollution particulaire constitue un véritable enjeu à la fois politique sanitaire et règlementaire. Ainsi, un besoin fort est exprimé par les pouvoirs publics de se doter d’outils de compréhension des phénomènes et d’aide à la décision en accord avec la Directive 2008/50/CE et mettre en œuvre des plans de réduction des sources de matière particulaire (PM) en France. C’est pourquoi le programme CARA a été crée au sein du Laboratoire Central de Surveillance de la Qualité de l’Air (LCSQA) et que des campagnes de mesures sont menées sur le territoire pour suivre des traceurs spécifiques de certaines sources, caractériser la pollution particulaire dans des zones spécifiques telles les zones rurales, mettre au point des méthodes d’analyse et de traitement des données pour attribuer les sources et comprendre les phénomènes.
En 2009, un premier rapport s’était attaché à faire l’état des lieux des différentes approches existantes pour l’attribution des sources de particules ainsi que des différentes études de source de PM menées en France au niveau national, régional et dans le domaine de la recherche. La poursuite de ce travail, entrepris chaque année, révèle la multiplicité et la diversité de ces études.
En 2012, ce travail de veille s’est poursuivi et a permis de mettre en évidence les principaux éléments suivants :
- .Quatre études nouvelles ont été recensées : « signature PM », CHAMPROBOIS, INACS, Lanslebourg II. Il est néanmoins important de noter que cette veille ne prétend aucunement à l’exhaustivité,
- La plupart des études visant à caractériser les sources de PM localement se sont terminées en 2012 (Particul’Air, Particules en IDF, Vallée des Peillons, Chaudières bois en Alsace, Brumes de sable en Martinique, Lanslebourg...) ;
- En 2010, deux projets se destinaient à des applications épidémiologiques (« Brumes de sable » en Martinique et le site d’observation de la Meuse) et un à des études de toxicologie (PACTES en région PACA). En 2012, aucun nouveau projet ne vient renforcer les rangs des études épidémiologiques ;
- Alors que les études de caractérisation des sources de PM en région initiées entre 2009 et 2010 touchent à leur fin, peu sont initiées en 2012. L’on assiste plutôt à une augmentation depuis 2011 des études focalisées sur la caractérisation d’un polluant et de ses sources par le biais de campagne de terrain comme PREQUALIF qui s’intéresse au « black carbon », de mesures à la source comme NanoFluegas, projet tourné vers les nanomatériaux manufacturés, ou de la caractérisation d’une source comme PM-DRIVE, également intéressé par l’impact de la source trafic ;
- Plusieurs sites français (Revins, SIRTA..) ont participé à la campagne européenne intensive EMEP-ACTRIS.
Cette dernière action s’inscrit dans un contexte de travail européen fort comprenant entre autre :
- La participation au réseau EMEP-ACTRIS comme mentionné ci-dessus ;
- La rédaction de guides pour l’estimation de la part des sources naturelles et de resuspension sur les concentrations en PM ;
- La mise en place d’un réseau de sites de mesure facilitant les échanges entre pays (ACTRIS, transnational access),
- La rédaction d’un protocole technique pour la mise en œuvre des modèles récepteur (Receptor Model Technical Protocol, RMTP).
Les travaux européens s’organisent pour donner un cadre, harmoniser et faciliter l’ensemble des études menées par les Etats Membres afin d’identifier les sources de la pollution particulaire et mieux qualifier et quantifier les épisodes de PM en particulier ceux attribuables à des phénomènes particuliers tels le transport longue distance ou les sources naturelles.
L’impulsion que l’Europe est en train de donner aux travaux relatifs à la connaissance des sources des PM devrait profiter et certainement provoquer des travaux supplémentaires au niveau national. C’est la raison pour laquelle ce travail de veille sera étendu aux travaux européens en 2013.
La plupart des travaux visant à caractériser des activités locales (industrie, trafic…), des habitudes de vie (transport, chauffage…) et l’organisation même des communes sont importants dans un contexte national de mise en œuvre de plans de réduction.