Investigations complémentaires dans certains établissements de la campagne pilote : Poursuite des essais de l’échantillonneur passif pour la mesure in-situ des taux d’émission en formaldéhyde des surfaces et matériaux présents dans des établissements scol
Le principe d’une surveillance obligatoire de la qualité de l’air intérieur dans les lieux
clos recevant du public a été introduit lors du Grenelle Environnement et acté dans
le second plan national santé-environnement (PNSE2) et dans la loi de
programmation relative à la mise en oeuvre du Grenelle Environnement, dite
Grenelle 1, du 3 août 2009 [1]. Afin de définir les modalités de cette surveillance,
une campagne pilote a été conduite au niveau national sur la période 2009-2011.
Cette étude s’inscrit dans ce contexte national et dans la continuité de la première
phase de la campagne pilote de surveillance de la qualité de l’air dans les écoles et
crèches [2].
Le formaldéhyde, composé classé dans le groupe 1 des substances cancérigènes
certains pour l’homme par le Centre International de la Recherche sur le Cancer [3],
est l’un des aldéhydes les plus abondants dans l’air intérieur des établissements
scolaires avec des teneurs de 5 à 50 fois supérieures à celles mesurées en
atmosphère extérieure [4-5]. Les résultats des deux phases de la campagne pilote
ont révélé que les moyennes « annuelles » des concentrations en formaldéhyde, à
l’échelle de l’établissement, établies sur la base de 2 campagnes de prélèvement
par tube à diffusion passive de 4,5 jours (une en été et l’autre en hiver), sont
inférieures à 30 μg.m-3 dans 89 % des 310 établissements investigués [6]. Cette
valeur de 30 μg.m-3 est considérée comme satisfaisante par le Haut Conseil de la
Santé Publique (HCSP) et ne requiert pas d’action spécifique dans l’état des
connaissances actuelles [7]. En revanche, parmi les autres établissements
quelques situations nécessitent des diagnostics complémentaires et des mesures
correctives. Des moyens d’expertise pour tenter d’identifier les sources principales
de pollution et mettre en place les actions nécessaires ont été proposés aux maires
et responsables d’établissement concernés.
Ainsi, ce travail à l’instar des actions menées en 2011 [8] a pour objectif principal de
réaliser un diagnostic approfondi des sources de formaldéhyde dans des salles de
classe. Celles-ci ont été sélectionnées au regard des concentrations moyennes
« annuelles » en formaldéhyde mesurées au cours de la seconde phase de la
campagne pilote. Quatre établissements scolaires ou d’accueil de la petite enfance
ont ainsi été retenus car ils comportaient au moins une salle dans laquelle cette
concentration était supérieure à 40 μg.m-3 ([min – max] = [43,3 – 52,4] μg.m-3). La
recherche des principales sources diffuses intérieures se fait au moyen de
préleveurs passifs qui sont déployés pour la mesure in-situ des taux d’émission en
formaldéhyde des matériaux de construction et d’aménagement présents dans la
salle de classe la plus contaminée. Ceci permet d’établir un bilan quantifié des
contributions des différentes sources. En complément, l’utilisation du modèle
d’équilibre des masses tel que décrit dans le rapport d’étude de 2011 permet
d’évaluer l’impact de différentes stratégies d’amélioration de la qualité de l’air
intérieur (diminution des émissions, amélioration du renouvellement d’air) [8].
N. B. : Les lecteurs intéressés par l’établissement du modèle d’équilibre des
masses, par les moyens de mesure des taux d’émission des matériaux disponibles
pour les mesures en laboratoire ou sur le terrain ou encore par une description de
l’échantillonneur passif utilisé dans cette étude sont invités à se reporter aux
chapitre 2 du rapport d’étude de 2011 [8].