Campagne 2013 d’essais d’intercomparaison en laboratoires mobiles de polluants gazeux
Le LCSQA a récemment organisé, en partenariat avec ATMO Franche Comté, des essais d’intercomparaison de polluants réglementés (CO, SO2, O3, NO et NO2) pour les laboratoires mobiles d’AASQA.
Cet exercice permet de vérifier le respect des exigences réglementaires(1) du niveau d’incertitude des mesures à des concentrations spécifiques et contribue au processus général d’amélioration de la qualité des mesures.
Ces dernières années, le dispositif français a démontré sa performance en se positionnant en deçà du seuil exigé par la Directive pour les polluants réglementaires (15%).
Les essais ont eu lieu du 21 au 28 mars sur un site aménagé pour l’occasion à Besançon auxquels huit AASQA ont participé. Chaque AASQA, équipée de son propre camion laboratoire est raccordée au camion du LCSQA/INERIS, lui-même équipé d’un système de dopage.
Le principe consiste à :
- Rassembler les moyens mobiles des AASQA (environ 10 camions à chaque essai et de 50 à 70 analyseurs) sur un même site,
- Mettre en place un système de distribution de l’air ambiant afin de garantir à tous les moyens mobiles une matrice identique (même temps de séjour des gaz),
- Enrichir par dopage la matrice air ambiant avec des bouteilles des gaz haute concentration afin d’assurer aux participants un domaine étendu de concentrations. Des paliers de 2 heures sont ainsi générés pour chaque polluant seul ou en mélange.
L’exercice s’est déroulé sur un peu plus d’une semaine avec installation des moyens mobiles la semaine précédente afin de permettre 24 h minimum de chauffe des analyseurs après leur transport, puis étalonnage/circulation de gaz raccordés/mesures collectives avec ou sans dopage sur 4 jours.
Camions laboratoires AASQA - Campagne 2013 à Besançon (source LCSQA)
L’intérêt de ce type d’essai sur le terrain :
- déterminer l’incertitude en conditions réelles (interférents, humidité, conditions atmosphériques, conditions de fonctionnement),
- suivre l’évolution des équipements et de leur performance (nouveaux constructeurs, nouvelles séries d’appareils, nouveaux composants),
- mettre en évidence les écarts par rapport aux normes (défaut de linéarité d’appareils) ou liés à la configuration des appareils (influence de la présence de sécheur échantillon, par exemple),
- constater desécarts dans la chaîne d’étalonnage (dérive d’étalons gazeux, procédures d’étalonnage défaillantes)
- mettre en évidence des interférents locaux ou la sensibilité de certains appareils aux conditions de fonctionnement (tension, température, humidité,..),
- Accompagner les AASQA dans un processus d’amélioration qualité (mise en place de mesures correctives, évolution et harmonisation des pratiques).
Le traitement statistique des données
L’approche mise en œuvre pour le traitement des données est définie au sein des normes NF ISO 5725-2 et NF ISO 13 528. Elles permettent de déterminer respectivement l’intervalle de confiance de reproductibilité (ou incertitude de mesure) associé aux mesures fournies par l’ensemble des participants, l’intervalle de confiance de répétabilité pour les participants équipés de doublons d’analyseurs, et un z-score par polluant et niveau de concentration pour chaque participant.
Le bilan des essais :
- respect des incertitudes pour CO, SO2, et O3(seuils spécifiés),
- respect non systématique pour NOxselon la configuration rencontrée (sécheur échantillon).
On notera l’amélioration constante des niveaux d’incertitude obtenus depuis 2008, lié essentiellement au contrôle plus rigoureux de la cohérence des appareils de mesures mis en œuvre lors de la phase de circulation de gaz en aveugle
Le planning des essais ainsi que leur localisation sont arrêtés pour les 5 années à venir. Cette année, ce sont ATMO Franche-Comté, Air Lorraine, ASPA, ATMO Champagne-Ardenne, Air Pays de la Loire, Airparif, Air Rhône-Alpes, ATMO Nord-Pas de Calais ainsi qu’un partenaire frontalier suisse qui ont participé.
Plus d'info : fabrice.marliere@ineris.fr