Surveillance du benzène 2/2 : la méthode de référence (échantillonnage actif) et la méthode indicative (échantillonnage passif)

Type de documents
Rapport d’étude
Référentiel technique national
Non
Année programme
2010
Auteurs
N. Locoge
Nom de l'organisme
Mines Douai

En  2010,  les  travaux  ont  été  poursuivis  à  la  fois  pour  ce  qui  concerne l’échantillonnage actif mais aussi l’échantillonnage passif.  

Concernant  la  mesure  du  benzène  sur  le  terrain  en  présence  de  taux  d’humidité et de température élevés, plusieurs actions ont été conduites mettant en parallèle plusieurs techniques d’échantillonnage actif du benzène.
Neuf  échantillonnages  ont  été  réalisés  sur  le  site  de  Madininair.  La mise en place de la membrane Nafion dans le circuit d’échantillonnage affecte de manière significative la mesure du benzène et du para+méta-xylènes avec des   teneurs   mesurées   via   le   préleveur   avec   membrane   Nafion   très sensiblement   supérieures   aux   teneurs mesurées  via  le préleveur sans membrane  Nafion.  Une  des  hypothèses  pour  expliquer  cette  différence  pour  le benzène  serait  un  phénomène  de  claquage  lorsque  l’échantillonnage  a  lieu  sur  le préleveur  non  équipé  d’une  membrane  Nafion  et  l’ajout  de  la  membrane  Nafion entrainerait  la  disparition  de  ce  phénomène.    En  effet,  pour  le  toluène,  les  écarts entre  les  teneurs  évaluées  par  chacun  des  préleveurs  ne  dépassent  pas  27% indiquant  donc  l’absence  d’un  phénomène  de  claquage  significatif  pour  le  toluène même sur le préleveur non équipé d’une membrane Nafion.

Afin  d’expliquer  ces résultats,  les  préleveurs  ont  été  rapatriés  à  l’EMDleurs circuits fluidiques vérifiés, une pompe d’échantillonnage échangée et des essais ont été repris en parallèle sur le site de Douai. Il apparaît, au travers de quatre semaines successives  d’échantillonnage  d’air  ambiantune  relativement  bonne  cohérence entre  les  teneurs  en  benzènetoluène  et  para+méta-xylènes    mesurées  via échantillonnage  actif  que  le  préleveur  permettant  soit  équipé  ou  non  d’une membrane  Nafion et  donc  que  l’utilisation  de  la  membrane  Nafion  dans  le circuit d’échantillonnage  n’a  pas  d’influence  significative  sur  la  mesure  de  ces  composés  dans les conditions environnementales   rencontrées   sur   le   site   de   Douai.
Néanmoins, à la différence de ce qui avait été mesuré lors de l’échantillonnage sur le site de MADININAIR,  les  teneurs  mesurées  via  le  préleveur  avec utilisation   de la  membrane   Nafion   sont   systématiquement   légèrement inférieures  aux  teneurs  mesurées  via  le  préleveur  sans  membrane  Nafion  et les  écarts  semblent  plus importants  pour  les  xylènes  (composés  mesurés présentant  une  masse  molaire  plus  importanteque  pour  le  benzène  et  le toluène.  
 
Afin  d’expliquer  les  écarts  antérieurement  mis  en  évidence  sur  le  site  de Madininair  et  de  Douai,  des  tests  de  comparaison  des  résultats  d’échantillonnage actif  (avec  et  sans  membrane  Nafiond’une  matrice  synthétique  alliant  taux d’humidité et de température élevés ont été conduits.  Il est apparu une forte sous-estimation des teneurs mesurées via le préleveur équipé d’une membrane Nafion et ce quel que soit le composé et une bonne cohérence entre teneurs mesurées via le préleveur  sans  membrane  Nafion  et  analyseur  automatiqueUne  analyse  fine  du circuit  fluidique  a  permis  de  mettre  en  évidence  un  tube  « polymère »  transparent dans  le  préleveur  équipé  d’une  membrane  Nafion.  Le  remplacement  de  ce  tube « polymère » par un tube téflon a donc été réalisé et les essais conduits ensuite ont mis en évidence une très bonne cohérence entre les teneurs mesurées via les deux préleveurs et à l’aide d’un analyseur automatique.
 
Une  seconde  étude  a  porté  sur  l’évaluation  de  la  contamination  des  tubes d’échantillonnage  lors  de  leur  installation  sur  le  préleveur  sans  prélèvementCes essais  avaient  pour  but  d’évaluer  si  une  éventuelle  contamination  des  tubes d’échantillonnage lors de leur positionnement sur les préleveurs pouvait apparaître.
Les résultats ont indiqué qu’une contamination en benzène est possible lorsque le tube d’échantillonnage est laissé en place pendant une durée de 7 jours sur le  préleveurque  ce  dernier  soit  en  fonctionnement  ou  à  l’arrêt.  Cette contamination  est  variable  selon  les  positions  du  tube  sur  le  préleveur  et  peut atteindre  une  masse  de  l’ordre  de  50ng  mais  cette  contamination  est  liée  à  un élément constitutif du préleveur et non pas à un dysfonctionnement de ce dernier (tel qu’un débit résiduel – via une électrovanne non totalement étanche par exemple –sur une voie non utilisée).
 
Une  troisième  étude   portant   sur   la   conservation   des   cartouches  avant échantillonnage a été conduite au travers de tests de conservation des cartouches remplies de 500mg de Carbopack X pendant une durée de stockage de 30, 60 et 90 joursAinsi  les  cartouches  peuvent  être  conservées  après  conditionnement sans contamination notable pendant une durée de 90 jours.
 
Compte  tenu  des  résultats  antérieurement  obtenus  lors  de  l’utilisation  de tubes   Radiello   exposés   à   des   conditions   météorologiques   particulières (faibles températures combinées à des humidités élevées > 80%), une étude a été menée afin de permettre l’optimisation des conditions analytiques (splits) les  mieux  adaptées  à  l’analyse  de  tubes  Radiello  en  chambre  d’exposition.    Les principaux enseignements des séries d’essais sont les suivants :

  • Les  problèmes  de  mesures  des  tubes  Radiello  rencontrés  pour  des  périodes hivernales spécifiques (faibles températures combinées à des humidités élevées > 80%) sont essentiellement liés aux conditions analytiques utilisées,
  • Les  méthodes  utilisant  une  colonne  à  gros  diamètre  donnent  des  résultats  en accord  avec  les  valeurs des analyseurs automatiques (biais max avec une  répétabilité  des  mesures  satisfaisante  de  l’ordre  de  6  %  conforme  à celle habituellement obtenue pour une méthode d’échantillonnage passif.   

Les  préconisations  pour  l’analyse  des  tubes  Radiello  exposés  à  ces  conditions hivernales spécifiques qui peuvent être déduites de ces essais sont les suivantes :  

  • Dans le cas l’analyse est effectuée sur une colonne de faible diamètre (0,25mm),  deux  splits  (outlet  split  et  inlet  split)  sont  nécessaires  pour  abaisser  la teneur en eau arrivant au détecteur,
  • Dans le cas l’analyse est effectuée sur une colonne de gros diamètre (0,53mm), 1 ou 2 splits (outlet split ou outlet split et inlet split) peuvent être utilisés.

En  conclusion,  le  tube  Radiello  reste  utilisable  en  période  hivernale  pour  la mesure   du   benzène   à   condition   d’adopter   les   conditions   analytiques appropriées précitées.

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