Classé cancérogène possible (groupe 2B) par l’IARC, et cancérogène de catégorie 3 par l’Union européenne (UE), le naphtalène a été identifié comme composé d’intérêt en air intérieur et a fait, à ce titre, l’objet de l’établissement de valeurs-guide par l’Agence Nationale de SEcurité Sanitaire (ANSES) en 2009 et de valeurs repères d’aide à la gestion dans l’air des espaces clos, début 2012 par le Haut Conseil de Santé Publique.
Ainsi, le HCSP recommande deux valeurs pour une exposition long terme :
• Une valeur repère de qualité d’air intérieur de 10 μg m-3, immédiatement applicable et respectée dans tous les bâtiments, avec un délai des actions correctives fixé à un an.
• Une valeur d’action rapide de 50 μg m-3. Les actions correctives mises en oeuvre viseront à abaisser le niveau de concentration de naphtalène dans les bâtiments concernés jusqu’à une concentration inférieure à 10 μg m-3. Le délai de mise en oeuvre de ces actions correctives ne devrait pas excéder trois mois.
Le HCSP rappelle également que le naphtalène doit faire l’objet d’une surveillance, non seulement en raison de ses effets sanitaires, mais également en tant qu’indicateur de l’impact de sources de pollutions importantes de l’air intérieur que sont les processus de combustion, la contamination des sols…
Afin de mener à bien cette surveillance, il est indispensable de se doter de moyens métrologiques adaptés aux niveaux de concentration rencontrée, aux contraintes des environnements clos, mais également à la surveillance au regard des valeurs repère long terme.
Il n’existe pas de méthodes spécifiques au naphtalène. Du fait de ses propriétés physico-chimiques, deux types de méthodes sont éventuellement applicables à l’évaluation de ses concentrations dans l’air:
• Les méthodes de prélèvement utilisées pour l’étude des COV impliquant l’utilisation de tubes d’adsorbants,
• Les méthodes de prélèvement utilisées pour l’étude des HAP en phase gazeuse impliquant l’utilisation de résines ou de mousses.
A ce jour, seules des valeurs de gestion pour une exposition long terme ont été publiées par le HCSP, supposant ainsi des méthodes de prélèvement de longue durée. Dans ce contexte, les méthodes par diffusion représentent un bon compromis compte tenu du faible encombrement qu’elles impliquent et l’absence de nuisances sonores pour la surveillance du naphtalène en air intérieur.
Plusieurs tubes passifs, commerciaux ou mis au point par des laboratoires, sont disponibles. Cependant, ils ont été relativement peu éprouvés pour la mesure du naphtalène en air intérieur (très peu de données sont disponibles) et aucune validation de ces supports de prélèvement n’a été réalisée dans cette optique.
L’ensemble des tubes passifs répertoriés dans le cadre de cette étude bibliographique est destiné à une désorption chimique par solvant. Aucun n’a été dimensionné pour une désorption thermique, offrant des limites de détection plus basses que la désorption chimique. Il serait intéressant de tester la faisabilité de mise en oeuvre de ce genre de tube pour la mesure du naphtalène.
Ainsi, dans une perspective de surveillance du naphtalène en air intérieur et dans le cadre de la rédaction de protocoles à cette fin, il semble indispensable de prévoir des campagnes d’intercomparaison des méthodes existantes afin d’en évaluer l’incertitude de mesure et la pertinence de leur mise en oeuvre dans le cadre d’une surveillance en air intérieur.
Type de documents
Etude bibliographique
Référentiel technique national
Non
Année programme
2012
Auteurs
L. Chiappini
Nom de l'organisme
INERIS
Mots-clés