Effets sanitaires avérés, omniprésence, multiplicité de ses sources… les raisons pour lesquelles le formaldéhyde est étudié dans les environnements clos font de
lui un composé d’intérêt majeur pour la qualité de l’air intérieur.
L’établissement de valeurs guide de qualité de l’air intérieur (VGAI) par l’AFSSET (AFSSET et al., 2007)1, le suivi des valeurs repère en air intérieur par le Haut
Conseil de Santé Publique (HCSP et al., 2009), sa mesure lors de la campagne pilote nationale initiée en septembre 2009 à la demande du MEDDE, sa
surveillance rendue obligatoire par le décret n° 2011-1728 du 2 décembre 2011 relatif à la surveillance de la qualité de l’air intérieur dans certains établissements
recevant du public, l’étiquetage des matériaux de construction, sont autant de manifestations de la place prépondérante que tient aujourd’hui ce polluant sur la
scène des actions menées pour l’amélioration de la qualité de l’air intérieur.
Ceci se traduit par l’émergence sur le marché d’un grand nombre de techniques de mesure du formaldéhyde, qu’elles soient indirectes par dérivatisation, en
continu ou de détection. Une quarantaine de méthodes a ainsi pu être recensée par cette étude soit une dizaine de plus qu’en 20082, date à laquelle le LCSQAINERIS
avait réalisé un premier travail bibliographique sur les méthodes existantes. Sont ainsi apparus sur le marché, de nouveaux supports de prélèvement (DSD-DNPH, ETHERA…).
De nouveaux instruments ont été commercialisés (AZIMUT, ETHERA), des développements instrumentaux ont abouti (In’AIr solution) ou avancé (IRCELYON).
Paradoxalement, il n’existe encore, à ce jour, que très peu de techniques de mesures commerciales disponibles et éprouvées, mettant ainsi en valeur le
« challenge » métrologique et analytique que reste la mesure des concentrations en formaldéhyde dans l’air intérieur.
Cette détermination est d’autant plus importante que malgré la règlementation sur les matériaux de construction3, la sensibilisation des populations de plus en plus
importante sur la qualité de l’air intérieur et l’impact des habitudes de vie et des pratiques dans l’habitat (tabagisme, aération, emploi de produits ménagers…),
cette revue bibliographique des études portant sur la mesure du formaldéhyde en air intérieur conclut encore à des niveaux importants.
Elle montre que 75 % des concentrations moyennes en formaldéhyde tous milieux et toutes localisations confondues (exceptée la Chine qui présente des niveaux de
concentration moyens élevés > 50 μg m-3), sont comprises entre 0 et 30 μg m-3, 23 % entre 30 et 50 μg m-3 et 2 % sont supérieures à 50 μg m-3.
En Europe, les niveaux moyens en formaldéhyde dans les lieux de vie et ERP sont majoritairement compris entre 20 et 30 μg m-3 alors que la valeur cible à atteindre
en 2019 est de 10 μg m-3. De plus, ponctuellement, ils peuvent atteindre des valeurs supérieures à 100 μg m-3.