Mesure des COV précurseurs d'ozone
La Directive 2008/50/CE impose d’effectuer les mesures des précurseurs d’ozone (ainsi que NO et NO2) en particulier dans les zones urbaines ou périurbaines.
En conséquence, des mesures en continu des 31 COV identifiés comme précurseurs d’ozone ont été conduites à partir de 2001 sur 4 sites en France (Paris qui peut être considérée comme une Mégapole et 3 villes de taille moyenne : Lyon, Marseille et Strasbourg).
La première étape du travail a été une vérification minutieuse des données collectées avec l’élaboration d’un protocole commun d’exploitation des bases de données. Les concentrations mesurées ont ensuite été étudiées pour analyser la variabilité spatiale et saisonnière des espèces mesurées, des ratios de HCnM ont été calculés et une analyse des tendances a été effectuée. Il a ainsi pu être monté que la composition urbaine en HCnM est plutôt cohérente entre toutes les villes concernées. Cette composition est caractéristique des mélanges urbains à l’émission, qui sont essentiellement dominés par les émissions des véhicules automobiles.
En hiver, la composition urbaine en HCnM présente de manière générale une augmentation des concentrations d’espèces associées aux phénomènes de combustion (alcènes, acétylène), des alcanes en C2-C3 et du benzène. A une intensité plus forte des sources (chauffage domestique, démarrage à froid des véhicules) en hiver s’ajoute une déplétion photochimique des espèces marquée en été.
Les ratios des HCnM relativement à l’acétylène ont été déterminés à Paris et à Strasbourg à la fois en été et en hiver. Ils sont généralement comparables à un facteur 2 prés, mis à part pour les composés aromatiques en C7-C9 à Paris. Sur le plan de leur variabilité saisonnière, les ratios estivaux sont généralement 3 fois plus forts que les ratios hivernaux alors qu’ils restent constants pour les espèces associés aux phénomènes de combustion (alcènes) et benzène. La fraction associée aux imbrulés des carburants automobiles (alcanes et aromatiques en C7-C9) présentent des différences maximales pouvant atteindre un facteur 7. Ces éléments suggèrent que l’évolution des ratios déterminés à partir des concentrations ambiantes reflète des changements saisonniers à l'émission et peuvent être des métriques particulièrement utiles pour contraindre les inventaires d'émission temporellement résolus pour des saisons différentes.
L’analyse des tendances montre une décroissance significative des concentrations de plusieurs polluants et sur plusieurs sites de mesures. La comparaison des tendances entre les émissions des HCnM et les concentrations montre des corrélations significatives supérieures à 0,7 entre les tendances de plusieurs HCnM et les tendances des sources véhiculaires, du secteur résidentiel, de la distribution et le stockage des carburants. Ces tendances montrent l’efficacité des stratégies de réductions des émissions et des directives européennes concernant les COV.